Ce barrage a été construit pour alimenter le canal qui reliait Rive-de-Gier à Givors, ouvert à la navigation en 1780 à cause de l’irrégularité du débit du Gier. Les travaux du canal et son exploitation étaient dirigés depuis 1774 par la Cie du canal à actionnaires lyonnais et parisiens, qui avait pris la suite des Zacharie père et fils ruinés. En 1784, la Cie a renégocié sa convention avec l’état, a obtenu la propriété du canal à perpétuité (qui devenait un fief avec les privilèges liés)et s’est engagée à construire le barrage. Le modèle a été celui du barrage de Saint Ferreol qui alimente le canal du Midi, les plans et devis envoyés en 1787 et les lettres patentes du Roi confirmées par un arrêt du parlement le 6 septembre 1789. Malgré l’opposition des propriétaires du terrain (qui avaient été invités à donner leur avis), les travaux commencèrent aussitôt et durèrent 22 ans, de 1789 à 1812. Ils furent interrompus à plusieurs reprises par les troubles de la révolution et ne se déroulèrent normalement qu’à partir de 1799. L’achèvement en 1812 a du consolider le monopole de la Cie du canal sur le transport des marchandises et de la houille de St-Etienne à Givors.

Le canal et le barrage représentaient un remarquable ouvrage de génie civil, d’un coût élevé mais des fuites apparurent dès la mise en eau puis 10 ans plus tard, ce qui nécessita des réparations et la construction du bief de la rive gauche.

Par la suite, la Cie réalisa la gare des bateaux à Givors; le prolongement du canal jusqu’à St-Chamond ne se fit pas à cause de la pente trop forte et de la concurrence du chemin de fer (à partir de 1830). Le prestige de la Cie se voit encore dans son siège prestigieux qui est l’Hôtel de Ville de RdG. Le canal était abandonné à partir de 1880, mais 100 ans après la construction du barrage, il devait servir à l’alimentation en eau potable de Rive-de-gier.

L’article est accompagné de 4 photos et d’un plan de coupe et des extraits des lettres patentes du Roi.