Rive-de-Gier est un exemple de petite ville de « l’arrière », à l’écart du front, et cependant profondément transformée par les évènements. Le patriotisme du Conseil municipal est conforme à ce que l’on connaît dans tous le pays; au début du conflit, les morts sont exaltés, les Allemands dénoncés comme des « barbares » et on attend une victoire proche; cet optimisme disparaît avec l’éternisation du conflit. Le problème majeur va être le renchérissement des denrées de première nécessité, le risque de pénurie et en conséquence le mécontentement de l’opinion; la crise va devenir aiguë au printemps de 1917. Le maire va s’employer à exiger de la Préfecture et du Ministère des livraisons plus importantes de farine dans un contexte d’économie dirigée pour faire face à l’effort de guerre. On constate donc que la municipalité a été capable d’assure une vie à peu près normale à la population malgré le conflit et les frais d’assistance sont augmentés. De nombreux sursis d’incorporation sont aussi accordés aux ouvriers « mobilisés sur place » dans les usines nécessaires à la Défense nationale. A la fin de la guerre, comme dans tous les villages et villes de France, on va honorer les soldats morts (352 combattants) par un monument « des enfants de Rive-de-Gier morts pour la France », inauguré le 1er juillet 1923. Les élections de décembre 1919 voient la défaite de la municipalité sortante qui a traversé la guerre. La nouvelle municipalité, beaucoup plus à gauche et pacifiste va décider de renommer la rue de Lyon, rue Jean Jaurès, du nom du leader socialiste , assassiné en 1914 parce-qu’il s’opposait à la guerre.